Etes vous pour ou contre la chasse à courre ?! Si vous êtes CONTRE la chasse à courre, vous allez certainement vous intéresser au site de l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS). Si vous êtes plutôt POUR la Chasse à courre, c’est le site de la Fédération Société de Vénerie (chasse à courre) qui va vous attirer…
En effet, on a plutôt tendance à se diriger vers les sites qui abondent d’arguments allant dans le sens de ses propres convictions. Et non le contraire ! Pourtant il serait beaucoup plus instructifs d’analyser toutes les sources d’information pour se faire une bonne opinion sur un sujet !C’est pourquoi nous vous proposons d’étudier les arguments de chacun. Et ce afin de ne pas s’enfermer dans un point de vue unique. Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans l’analyse, nous vous ferons vivre en video une expérience exclusive. Et ce, au coeur d’une chasse à courre, comme si vous étiez vous-même un des cavaliers participant !
Une rapide recherche Google sur le mot clé « Chasse à courre » donne au moins ces 2 sites antagonistes : l’ASPAS et la Société de Vénerie. Mais concentrons nous en premier lieu sur celui de wikipedia. Nous y avons trouvé une description de la chasse à courre la plus « neutre » possible.
Wikipedia : Pour ou contre la chasse à courre ?
Tout d’abord on remarque que le terme mis en avant n’est pas « Chasse à courre » mais plutôt « Vénerie ». C’est une appellation un peu moins connu du grand public :
La vénerie aussi appelée « chasse à courre » ou encore désignée par « chasse à cor et à cri », est un mode de chasse qui consiste à poursuivre un animal sauvage. Il s’agit traditionnellement de cerf, sanglier, chevreuil, renard, lièvre ou lapin). Et ce, avec une meute de chiens courants, jusqu’à le perdre ou le prendre. Les chiens chassent l’animal sauvage à l’odeur qu’il laisse sur son passage, appelée la « voie ». Les chiens sont dressés et entraînés à ne chasser qu’un seul animal à la fois. Les veneurs, à pied, parfois à cheval, encadrent la meute de chiens et les aident dans leur quête.
Chasser « un seul animal à la fois » laisse supposer que c’est un mode de chasse ou peu d’animaux sont tués. Wikipedia précise que c’est une chasse controversée, mais se garde bien d’émettre tout jugement.
Site de l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) : Contre la chasse à courre
Essayons maintenant de comprendre pourquoi la chasse à courre est si controversée sur certains aspects.
L’ASPAS, sans concession
Nous nous rendons sur le site de l’ASPAS qui se présente ainsi :
Depuis 1980, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) conteste sans concession toute décision qui porterait atteinte à la vie sauvage et aux milieux naturels.
Le terme « sans concession » est important à noter car cela signifie qu’il s’agit d’une association « radicale ». Elle refuse toute concertation ou compromis. Cette attitude fermée oppose sans cesse les uns et les autres ! Mais peut-on dicter aux autres ce qui nous parait bien ou mal ? Imposer ce qu’ils peuvent (doivent) faire ou pas ? Telle est la question !
Peut-être serait-il plus pertinent d’appliquer à soi-même ses propres règles tout en acceptant les choix des autres. Bref, sans juger l’autre sur la seule base de ses propres convictions ? Bien entendu, cela n’empêche pas de débattre calmement et poliment.
Bien au contraire, le débat est souvent très intéressant s’il est fait respectueusement. Je peux débattre pour défendre mes idées. Pour essayer de convaincre les autres de faire comme moi. Mais sans les obliger !
Un loisir sanguinaire d’un autre temps selon l’ASPAS
L’ASPAS explique que la chasse à courre est un loisir sanguinaire d’un autre temps interdite en Allemagne, en Belgique ou encore au Royaume-Uni. Mais faut-il vraiment légiferer sur ces sujets pour imposer à tous l’opinion d’un certain nombre ? Chacun n’est-il pas libre (en son âme et conscience) de considerer ce qui est sanguinaire ou pas ? Ce qui est passé de mode ou archaïque ? Et la liberté de penser dans tout ça ?
Définition par l’ASPAS
Une pratique qui consiste à traquer, à l’aide d’une meute de chiens, un animal sauvage (cerf, chevreuil, renard…), jusqu’à l’épuisement, avant de le « servir » à l’arme blanche (= le tuer).
Au vu de cette définition, il semblerait que les animaux sont sytématiquement épuisés puis tués. Cependant, nous avons vu que wikipédia précise « jusqu’à le perdre ou le prendre ». En effet, une rapide enquête nous a permis de constater que la chasse à courre est un art ancestral (mais pas nécessairement archaïque) qui prélève beaucoup moins d’animaux que les autres modes de chasse modernes (battues, carabines, etc). Nous aborderons cela plus en détail par la suite, lors de l’analyse du site de la Société de Vénerie.
Description par l’ASPAS
Le corps de l’animal est jeté aux chiens, sa tête est conservée comme trophée, et ses pattes coupées et offertes à des invités méritants. Ce divertissement, hérité de l’Ancien Régime, est autorisé en France du 15 septembre au 31 mars par l’article L. 424-4 du Code de l’environnement.
Ce n’est pas tout à fait exact car nous avons pu constater sur le terrain que l’animal n’est pas systématiquement donné à manger aux chiens. Nous sommes d’ailleurs souvent repartis avec un morceau de venaison (viande). C’est délicieux et trop précieux pour être intégralement donné aux chiens. En fait il s’avère qu’on offre aux chiens surtout les parties non consommables (abimées, peau, carcasse, etc) pour les récompenser de leur travail.
Et en aucun cas nous n’avons vu qui que ce soit « jeter » cela aux chiens. Cela fait au contraire partie d’un cérémonial précis et respectueux en l’honneur de l’animal sauvage (présentation, trophées, fanfares, etc). Si vous ne connaissez pas les fanfares, vous pouvez écouter des sonneurs de trompe en regardant aussi cette vidéo.
Des incidents à répétition selon l’ASPAS
Cette chasse traditionnelle provoque chaque année de nombreux accidents et incidents avec les riverains qui habitent aux abords des grands massifs forestiers où se pratique essentiellement cette chasse (Fontainebleau, Rambouillet, Compiègne, Brocéliande…) : chiens qui divaguent sur les routes ou les voies ferrées, collisions routières, violations de domiciles, cerfs qui se réfugient dans les jardins…
A défaut d’être chiffrées ou documentées par l’ASPAS, nous ne pouvons faire aucun commentaire sur ces affirmations. D’autant plus qu’il faudrait prendre en compte les collisions évitées aussi grâce à la diminution par la chasse du cheptel d’animaux sauvages. C’est contradictoire d’évoquer les collision routières quand on veut interdire la régulation des animaux sauvages (eux-mêmes responsables de nombreuses collisions) !
Alors que de plus en plus de Français sont sensibilisés aux horreurs des veneurs, on note aussi de plus en plus d’intimidations et de violences contre les militants pacifistes qui suivent les chasses pour les documenter (en photos et vidéos), et les partager sur les réseaux sociaux.
Les différents reportages que nous avons pu observer sur la chasse en général démontrent clairement que, d’une façon générale, il y a des personnes violentes (voire radicales) dans les deux camps : chasseurs et anti-chasse.
Des militants (pas toujours pacifistes) perturbent volontairement le déroulement des chasses (pas seulement pour documenter). Ils s’attaquent aussi aux biens des chasseurs (véhicules, installations, etc). Nous en avons même vus certains qui n’hésitent plus à agresser les chevaux et les chiens, en plus des chasseurs.
De même, certains chasseurs (pas toujours très compréhensifs) peuvent être agressifs en retour. Les conflits sont malheureusement légion !
Il s’avère donc qu’il n’y a pas les gentils d’un coté et les méchants de l’autre ! Ce n’est pas si manichéen et beaucoup plus complexe.
Site de la Société de Vénerie – Fédération : pour la chasse a courre
Pour être tout à fait objectif, il faut aussi prendre en compte les informations communiquées par la Fédération sur son site. La Société de Vénerie y indique que la vénerie rassemble 100 000 passionnés et que depuis son apparition, elle n’a jamais connu une telle vitalité.
Il faut savoir que La chasse à courre comprend en France 390 équipages pour 10 000 pratiquants. C’est très peu mais, comme nous l’avons vu, il s’agit de pratiques très anciennes qui perdurent car faisant partie du patrimoine cynégétique & culturel.
Définition par la Société de Vénerie
La définition de la chasse à courre par la Société de Vénerie est similaire aux autres sites :
Un mode de chasse qui se pratique autant à pied qu’à cheval mais toujours avec l’aide des chiens, seuls habilités à poursuivre l’animal chassé tant leurs qualités olfactives sont développées.
Le fait que cette chasse puisse aussi se pratiquer à pieds, explique certainement pourquoi elle comprend autant de sympathisants. Pas besoin donc d’être nécessairement cavalier pour participer à une chasse à courre. D’autant plus que cette activité c’est beaucoup démocratisée au fil du temps.
Un mode de chasse naturel avec peu de prélèvement
Le site de la Société de Vénerie nous indique aussi que :
3 fois sur 4, l’animal chassé triomphe, tant ses capacités physiques, ses ruses et la maitrise de son biotope sont impressionnantes.
On découvre sur le site que la vènerie, est un art cynégétique (particulièrement subtil) de chasser un animal sauvage avec une meute de chiens courants. Par conséquent, très peu d’animaux sont tués dans ce mode de chasse le plus naturel possible. Basé sur le principe de la sélection naturelle : ce sont les chiens qui chassent le gibier de manière instinctive. La chasse à courre respecte un équilibre naturel des espèces de la faune sauvage. Dans cette video nous découvrons même que c’est la chasse la plus écologique, au sens propre du terme.
Rôles des chiens et des chasseurs
À l’image de leurs ancêtres les loups, les chiens chassent en meute. Par leur instinct de prédateur, les chiens choisissent l’animal, le chassent, le perdent ou le prennent et le mangent. Suivant le principe de la sélection naturelle, les chiens de vènerie participent à la préservation des espèces ainsi qu’à leur équilibre. Les chiens de vènerie ne prennent pas seulement part à la chasse à courre, ce sont tout bonnement eux les chasseurs.
Une fois qu’on sait cela, on comprend mieux le rôle des veneurs (chasseurs) :
Ils suivent et encadrent les chiens à pied lorsqu’il s’agit de chasser les animaux qui parcourent de courtes distances (lapins, et lièvres) mais aussi à cheval, lorsque les animaux parcourent de plus grandes distances (cerfs, chevreuils, sangliers, renard).
En encadrant la meute au plus près, veneurs et cavaliers veillent au bon déroulement de la chasse et à la sécurité de leurs chiens. Tout l’art de la vènerie repose sur la complicité qui s’établit entre les chiens et ceux qui les mènent. Celle-ci se construit dès les premières semaines du chiot et tout au long de sa vie.
Conclusion : Pour ou contre la chasse à courre ?
En conclusion, nous vous proposons tout d’abord de regarder cette video qui vous fera vivre un moment de chasse à courre comme si vous y étiez. Et ce depuis votre propre cheval ! Cela vous permettra de visualiser concrètement de quoi on parle pour vous faire un avis. Ensuite nous conclurons le propos : Pour ou contre la chasse à courre ?!
C’est avec deux citations célèbres que nous terminerons cette conclusion :
Rousseau
C’est Rousseau qui aurait pu conclure notre article lorsqu’il écrivait en 1763 :
On a beau vouloir confondre l’indépendance et la liberté, ces deux choses sont si différentes que même elles s’excluent mutuellement. Quand chacun fait ce qu’il lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un état libre. La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre.
Nous espérons avoir pu vous donner une vue aussi large et objective que possible de la vénerie. N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires à la fin de cette page si cela vous a été utile. Et n’oubliez pas de débattre calmement et poliment !
John Stuart Mill
Et n’oubliez pas non plus cette citation du philosophe anglais du XIXe :
La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres
Célèbre adage qui signifie, en général, qu’un individu doit pouvoir faire l’exercice de sa liberté sans que celui-ci limite la liberté des autres ou soit nuisible aux autres. En d’autres termes, la liberté des uns ne doit pas empiéter sur la liberté des autres ou, plus encore, porter préjudice aux autres. Son exercice doit être pensé dans le cadre de la vie sociale.
Par exemple, je peux chasser à courre, mais pas sur des territoires dont les propriétaires y sont opposés, ou que cela dérange. Ou bien j’ai le droit de ne pas chasser à courre, mais pas de les perturber ou de légiférer absolument pour les interdire. Sinon, je risque de soumettre les autres à ma propose liberté. On ne pourra alors plus dire que l’on vit en liberté !
D’une façon plus générale, il est important de mettre de coté ses préjugés et de toujours s’informer objectivement à l’aide de plusieurs sources. Pas en allant uniquement sur des sites orientés qui n’hésitent pas à utiliser fakes-news ou arguments démagos pour argumenter des idées préconçues. Enfin, chacun est libre d’appliquer à lui-même ses propres choix (tant qu’ils ne les imposent pas aux autres).
C’est notre avis, ainsi que celui de nombreux philosophes, alors à méditer !